Monique Tellier est une femme de 80 ans, discrète et solitaire. Depuis l’âge de cinq ans, sa main gauche est paralysée à cause de la poliomyélite. Elle a donc appris à se débrouiller seule et à surmonter son handicap. Ingénieuse et persévérante, elle a même maîtrisé l’art du tricot et de la broderie avec sa seule main valide, réalisant pantoufles et lainages pour l’hiver.

Monique a toujours vécu avec simplicité, sans jamais déranger personne. Elle aime prendre soin d’elle, mais trouve aussi beaucoup de bonheur à aider les autres.

Elle habitait autrefois à Notre-Dame-des-Bois avec son mari et leurs deux enfants. Mais la vie lui a réservé de rudes épreuves : à douze ans, son fils meurt dans un accident de vélo, et quelques années plus tard, son mari succombe à une maladie.

Malgré tout, Monique refuse de se laisser abattre. Pour soutenir l’avenir de sa fille, qui rêve de devenir infirmière, elle déménage à Laval. Là, elle enchaîne différents emplois : ménagère au Biodôme, aide en garderie et au collège Rosemont.

Honnête et loyale, Monique a toujours tenu à ne pas trop mêler sa vie privée à celle des autres.

Aujourd’hui, elle réside à la Maison des aînés de Chomedey. En fauteuil roulant depuis sept mois, elle a dû se séparer de ses deux chihuahuas avant d’emménager. Ses journées s’écoulent entre le tricot, la broderie, le dessin et les cartes. Elle aime aussi flâner dans les allées du Centre Laval et du Carrefour Laval, non pour dépenser, mais simplement pour le plaisir des yeux.

Solitaire par choix et par conviction, Monique rêve de retrouver l’usage de ses jambes et de continuer à savourer la vie, paisiblement.