par Chad Verilli

 

Bonjour chers.ères lecteurs.trices de la revue La Vie de l’Autre,

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Je me présente, Chad Verilli. Je suis directeur technique et animateur aux Productions le P’tit Monde. Quand j’avais à peu près l’âge des jeunes de l'école Les Quatre-Vents qui sont mis en vedette dans ce numéro, j’ai participé au camp de cinéma du P’tit Monde. « J’ai vu passer ça sur les internets», m’avait dit ma mère. «Ça pourrait t’intéresser!»

 

Dès mon premier été, la petite passion que j’avais alors pour le cinéma en est devenue une grande. Et dès l’été suivant, je voulais travailler comme animateur.

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« M. Tardif, je veux travailler pour vous.» Dis-je alors avec conviction. François regarda le gamin de 12-13 ans que j’étais à l’époque et, avec un sourire un coin, il me conseilla de revenir le voir dans un an ou deux,… ce que je fis.

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Quelques années plus tard, j’animais mon propre groupe. On avait tourné un film complètement absurde et surréaliste où un personnage jouait une craque de trottoir, un autre une pinte de lait et un autre une boîte de biscuits. D’ailleurs, plusieurs des jeunes qui avaient participé à ce film sont revenus l’année d’après et certains sont même devenus animateur à leur tour. Comme quoi je ne suis visiblement pas le seul à avoir attrapé la piqûre du cinéma grâce au camp!

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L’été prochain, ça va être ma septième année avec l’équipe du P’tit Monde. Il y a deux ans, je terminais l’université – un BAC de 3 ans en études cinématographiques à l’Université de Montréal. Lorsque j’ai remis mon dernier travail, j’ai eu une illumination soudaine : j’étais maintenant un adulte prêt à entrer sur le marché du travail à temps plein. J’ai saisi mon cellulaire.

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«François, je veux travailler à temps plein pour toi.» Dis-je avec la même conviction que petit Chad, il y a de cela 5 ans. On a discuté, puis un mois plus tard, j’avais un poste à temps plein avec le P’tit Monde en tant que directeur technique. Grâce à la grande variété de projets que l’on a pu faire ces dernières années (films de fictions, ateliers dans les écoles, vidéos pédagogiques, reportages…), je peux m’épanouir pleinement et toucher à tous les postes entourant le cinéma et la vidéo, de réalisateur à monteur, de scénariste à directeur photo en passant par tout l’aspect logistique.

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Mon but pour les années à venir avec le P’tit Monde est de continuer à créer des projets qui nous passionnent, mais surtout qui vont passionner ceux qui vont y participer. Et je peux dire sans me tromper que cette passion, j’ai pu la constater dans les yeux de chaque élève de l’école Les Quatre-Vents.

 

Le travail avec les classes

Le projet J’écrie, je publie (Et toi, t’as le goût de faire quoi?) est divisé en trois phases d’écriture : une biographique et une fictionnelle (écritures individuelles) dirigés par François ainsi qu’une écriture scénaristique de fiction (écriture collective) où c’est moi qui s’occupe de guider les classes dans leur création.  

 

D’ailleurs, dans ce numéro de mars 2022 où l’école Les Quatre-vents est à l’honneur, vous pouvez lire les textes de tous les élèves des classes de Sid, Janie, Gabrielle, Valérie et Caroline. Allez les lire, tous nous parlent de leur meilleur ami.e.s.

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Laissez-moi ici vous présenter plus en détails le travail effectué ensuite par les groupes d’élèves lors de l’écriture collective que j’ai l’honneur de diriger.

 

L’écriture des scénarios

La première étape est toujours la plus riche en émotions : en une heure top chrono nous écrivons un scénario de court-métrage. En début de période, nous donnons aux jeunes quelques idées à faire germer dans leur tête et plus l’heure avance, plus celles-ci fleurissent dans toutes sortes de directions magnifiques et variées. Quand nous avons une bonne base pour notre histoire, je prends tout ça en note, je fignole quelques trucs que nous n’aurions pas eu le temps d’aborder durant la période et la semaine suivante nous regardons le scénario mis au propre.

 

Les répétitions

Une fois les rôles choisis, nous nous lançons dans les répétitions. C’est ici que nous allons pratiquer non seulement le texte, mais surtout le jeu. Je leur répète que le plus important n’est souvent pas ce que tu dis, mais plutôt comment tu le dis. Nous travaillons aussi la mise à scène : où la caméra sera positionnée, comment les personnages se déplaceront dans l’espace, comment seront-ils positionnés par rapport à la caméra, etc. Lorsque nous avons seulement le scénario en main, cela peut paraître très abstrait, c’est donc lors des répétitions que le film devient véritablement concret et prend alors vie.

 

Le tournage

L’ultime étape pour le film avec les classes est le tournage. En deux heures, nous tournons ce que nous avons écrit lors de l’étape de l’écriture et nous mettons en pratique les conseils qui ont été donnés lors de la répétition. 

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Une fois le tournage terminé, le court-métrage sera monté puis diffusé lors d’un évènement très spécial : un grand festival, en présentiel au cinéma. Les jeunes pourront récolter le fruit de leurs efforts en se voyant sur grand écran en compagnie de leur famille et ami. Avec le P’tit Monde, j’ai pu assister à beaucoup de projections de la sorte et la fierté qui émane des participants aux films est toujours saillante.

 

Les 5 classes de l’école Les Quatre-Vents

Le thème de cette année pour les écritures est l’amitié. Je dois vous avouer que nous avons été agréablement surpris par la réponse des jeunes face à ce thème. Tous et toutes ont su puiser dans leurs expériences personnelles afin de créer des textes qui sont tantôt drôles, tantôt touchants. De plus, pour l’écriture des films, ça a permis d’avoir des histoires très différentes les unes des autres, mais tout aussi créatives, chacune à leur manière.

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Le processus créatif que nous proposons pour l’écriture scénaristique consiste à partir d’une émotion liée à l’amitié : La confiance, l’acceptation, la tristesse ou l’admiration. Chaque classe choisit alors parmi ces quatre choix afin de bâtir une histoire où cette émotion sera mise de l’avant.

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Immédiatement, certains thèmes ont soulevé les passions. Par exemple, pour la classe de Mlle Caroline, ce fut la confiance brisée qui a été le point de départ pour leur histoire alors que pour Mme Gabrielle ce fût l’acceptation d’un ami différent. Cependant, peu importe leur choix, il y avait une constante : l’enthousiasme que suscitait l’écriture du scénario. Même si certains choix n’étaient pas unanimes au sein de chaque classe, tout le monde trouvait le moyen de partager ses idées afin de contribuer à faire avancer l’histoire. Très tôt, ils ont su comprendre l’essence de l’écriture scénaristique : savoir faire des choix, puis continuer à écrire à partir de ces choix. La même idée peut inspirer 10 000 variations qui, à leur tour, vont en inspirer 10 000 autres. Les cinq classes de l’école Les Quatre-Vents ont su bien éviter le piège de vouloir tout écrire en même temps et ils ont su focaliser leurs énergies dans la bonne direction afin de créer des histoires uniques et surtout qui leur ressemblent.

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Que ce soit la classe de M. Sid qui a inventé une histoire à propos d’un tricheur et de son amie qui planifient le casse du siècle, de celle de Mlle Caroline qui nous est arrivée avec une comédie déjantée mettant en vedette un cochon d’Inde porté disparu, de celle de Mme Janie qui a monté un jeu d’évasion sous haute tension servant de trame de fond à l’intrigue principale, celle de Mme Valérie qui a écrit une fable des temps modernes démontrant que l’union fait la force ou encore celle de Mme Gabrielle qui traite de façon touchante du thème de l’acceptation, chaque classe a su véritablement se dépasser afin d’écrire un scénario recherché qui nous fait réaliser la véritable puissance de l’amitié.

 

Mission accomplie

Nous avons excessivement hâte que tous ces beaux efforts et ce beau talent soient récompensés par une projection sur grand écran au mois de juin prochain car tout le processus créatif (de l’écriture jusqu’au tournage) s’est déroulé de façon constructive et respectueuse des idées de chacun. Encore une fois, nous aimerions souligner la qualité des élèves qui ont pris part à ce projet. Autant lors des textes individuels que collectifs, François et moi avons été impressionnés par les idées qui sont ressorties, des avenues qui ont été explorées ainsi que de la spontanéité sans filtre dont les jeunes ont fait preuve.

 

Conclusion

Dernièrement, j’ai passé la journée complète à l'école Les Quatre-Vents à répéter avec les cinq classes et je disais justement à François comment c’était toujours un plaisir d’aller à cette école. Un habile mélange d’hospitalité, d’implications de ses professeur.es et de créativité dynamisante de la part de ses élèves; tout cela fait de cette école une de mes favorites à aller visiter, et cela se manifeste de projet en projet avec eux, mais aussi d'année en année.

 

Merci et bravo de votre implication!

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Chad